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Savoir qui l’on est, trouver sa place dans la société et dans le monde : une quête existentielle rendue encore plus difficile aujourd’hui, à l’heure où tout est possible et où l’on manque de repères.😱

Comme autant de créatures penchées au-dessus des eaux troubles et prêtes à y sombrer, mes clients se demandent, ou plutôt me demandent: « Est-ce que je suis en accord avec moi-même ? », « Cette vie est-elle faite pour moi ? », « Dois-je écouter davantage mon intuition?» Des interrogations qui pourraient se résumer en une seule : « Qui suis-je ? »

➡ ️ Étrange phénomène que celui qui permet d’être bel et bien là, de vivre quelque chose dans son quotidien et dans sa chair, et en même temps de sentir que l’on n’y est pas, que ce n’est pas « soi »…

➡ ️ Au cours de mes sessions de coaching revient souvent ce type de plainte évoquant un mal-être diffus, parfois douloureux, un sentiment d’inadéquation.

↪️ Selon la psychologue et psychothérapeute, Béatrice Millêtre, cela tient d’abord au fait que, avec la banalisation de la psychologie et du développement personnel, « nous avons appris à nous poser beaucoup de questions sur nous et à nous écouter davantage ».

Alors que se multiplient..

  • 🔸les stages de méditation pour découvrir son être authentique,
  • 🔸les ateliers de développement personnel pour mieux se connaître,
  • 🔸les tests de personnalité pour faire émerger ses talents, ses valeurs, son moi profond…

… ne risquons-nous pas de nous regarder un peu trop le nombril?

Ces questionnements sont typiques d’une « culture du narcissisme », telle que l’a observée l’historien et philosophe américain Christopher Lasch, auteur de La culture du narcissisme (Flammarion 2008) : se cherchant dans le regard des autres, les narcissiques sont incapables de se constituer une image solide d’eux-mêmes

Un moi kaléidoscopique

✅ L’invitation à la connaissance de soi, qui sonne comme une injonction dans le monde actuel, ne doit pourtant rien à la modernité. « Connais-toi toi-même » : cette formule ornait déjà le fronton du temple d’Apollon à Delphes au IVe siècle avant J.-C. Mais ces dernières décennies lui ont donné une résonance particulière.

✅ « Aujourd’hui, parmi ces gens qui s’interrogent sur leur place, très peu sont dans une dynamique de grands changements, constate Béatrice Millêtre, mais plutôt dans celle de petits réajustements. » Il y a deux ans, le philosophe allemand Richard David Precht donnait à son ouvrage de vulgarisation philosophique le titre Qui suis-je et, si je suis, combien ? (Pocket 2012). Cette phrase, que lui avait lancée un ami imbibé d’alcool, pose à merveille le problème de la quête identitaire : l’impression d’être non pas un, mais de renfermer une pluralité d’êtres.

↪️ Cette conception de l’individu multiple correspond à une évolution de nos sociétés : l’être humain conçu de manière monolithique et prévisible est un concept dépassé, plus personne ne s’avance sur les rails tracés par son environnement familial, social et culturel.

↪️ Moins contraints, moins encadrés, nous avons tout le loisir d’explorer en nous une multiplicité de caractères et de potentialités. Ou, pour paraphraser Freud, moins soumises à la loi du père, nos sociétés ont vu un glissement s’opérer, elles sont passées d’un fonctionnement plus largement névrotique à un autre de plus en plus déstructuré, sinon psychotique.

L’illusion d’un “moi caché”.

🤨 Mais pourquoi faudrait-il nécessairement “se trouver » ? C’est la question que soulève le sociologue François de Singly lorsqu’il explique que « cette expression, “se trouver”, est une modalité de l’impératif social “deviens toi-même” ou “sois toi-même”. »

✅ Cela renvoie à une conception de l’individu laissant entendre qu’il suffirait d’aller chercher au fond de soi pour y trouver un noyau dur et figé, avant de pouvoir remonter à la surface et annoncer : “Ça y est, je me suis trouvé !” Une conception qui, explique-t-il, a largement dominé dans notre culture occidentale,, depuis Socrate jusqu’à la psychanalyse.

✅ « Or, à côté, il en existe une autre, qui consiste à voir l’individu comme un être en devenir constant. Sans “moi caché”, il se réinvente au fil de ses expériences. » « Faire et en faisant se faire et n’être rien que ce qu’on fait », écrivait Jean- Paul Sartre.

↪️ Selon François de Singly, parce qu’elle est davantage en accord avec nos exigences contemporaines, cette conception existentialiste de l’individu serait en train de supplanter la première.

✅ Une situation l’illustre aux yeux de ce spécialiste du couple : « Quand vous interrogiez les couples divorcés il y a une quinzaine d’années, ils justifiaient leur décision par “Je me suis trompé de personne” ou bien “On ne se correspond pas”… Désormais, ce que vous entendez le plus souvent, c’est “J’ai changé”, “On n’a pas évolué de la même façon”… Ce qui explique que les ex restent plus souvent amis ; ils n’ont pas le sentiment d’avoir fait une “erreur”, simplement d’avoir vécu une expérience qui les a enrichis, mais qui ne colle plus avec ce qu’ils sont devenus. »

↪️ C’est ce que le sociologue appelle la « logique du chemin » contre celle de « l’arrêt sur image » : « L’individu contemporain ne veut plus se “trouver” une fois pour toutes, mais se chercher en faisant route. »

Un moi qui s’adapte

✅ L’hyperchoix est partout, symbole de liberté et de richesse, exposé comme un cadeau inestimable : « Tu as toutes les capacités en toi, donc le monde t’appartient, il ne tient qu’à toi de devenir tout ce que tu souhaites. »

✅ Bien sûr, la réalité s’avère moins facile ; certaines limites intérieures, mais surtout extérieures – sociales, économiques… –, continuent de s’imposer à nous. Peu importe ! « Ce que nous dit notre époque, c’est qu’il faut savoir être souple, s’adapter. Tout mais surtout pas se “fixer”, ça ne “se fait pas” ! » remarque la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, qui rappelle que le contexte actuel est aussi celui des « identités flottantes » où a émergé la question du genre.

↪️ Bref, « être un, selon des repères et des normes bien définies n’a sans doute jamais été aussi peu une évidence ». Difficile, donc, de « se trouver », dans tous les sens du terme : savoir qui l’on est autant que où l’on se situe.

L’unité dans l'”ici et maintenant”

✅ Anne Dufourmantelle a signé, il ya quelques années, un essai qu’elle a voulu titrer Se trouver, contre l’avis de son éditeur qui pensait d’abord plutôt à Se chercher. « Mais j’ai dit non ! Il y en a marre de se chercher ! On a aussi besoin, de temps en temps, d’oser dire : “Je me suis trouvé !» Avant de préciser : « Cela ne veut pas dire que l’on peut se trouver un jour, de manière entière et univoque.»

✅ « Mais que, de temps à autre, au fil d’une expérience, d’une rencontre, on peut sentir que l’on tient une certaine forme de vérité de soi. Un petit quelque chose que l’on nommera « valeur », « trait de caractère » ou « conviction », et dont on sent qu’il est suffisamment solide pour nous définir… au moins quelque temps.» « Freud, rappelle la psychanalyste, parlait de “trouvailles” au cours de l’analyse. Je crois en cette idée qu’il y aurait comme des pépites de soi à dénicher de ci de là. »

✅ La philosophe et psychanalyste Elsa Godart, qui aime à comparer le moi à un oignon (« composé de couches successives, il ne possède pas de cœur »), ajoute : « Tout est mouvement, y compris le moi.»

↪️ Aussi, lorsque l’on décide de s’arrêter pour tenter de le saisir, tout ce que l’on peut trouver c’est, au mieux, une “tension vers”, une “sensation de soi”, un “soi en devenir”… Mais cela ne signifie pas que cette pause soit inutile ! Au contraire, car ce que l’on y ressent est ce qui permet de s’affirmer » ; et de pouvoir dire « moi je », sans risquer de (trop) se tromper.

↪️ C’est le but de tout effort de recentrage, qu’il soit poursuivi via la méditation, la psychanalyse ou d’autres approches diverses : non pas se trouver une place définitive dans l’existence, mais ressentir et reconnaître celle que l’on occupe, ici et maintenant.

Et vous? Quelle relation entretenez-vous avec votre “moi”?

⚡Le Coaching ou les Thérapies Comportementales sont des outils puissants qui peuvent vous aider à vous connaître, vous comprendre, vous réinventer, et lever vos freins pour avancer.

Ils vous permettent de répondre à des questions telles que:

🔆 Qui je suis, quel est mon potentiel, mes limites ?

🔆 Qu’est ce qui a du sens et résonne en moi ?

🔆 Quel sens je veux donner à ma vie ?

​​🔆 Quelle est ma place ?

🔆 Quelle trajectoire me fixer et comment ?

🔆 Comment « prendre ma place », me faire reconnaître, développer mon impact ?

🔆 Comment comprendre, gérer mes émotions pour avancer ?

🔆 Comment mettre mon énergie au bon endroit ?

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