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“Dois-je ou non accepter ce nouveau travail ?”, “Est-ce le moment de partir à la campagne?” “Est-il temps de demander une augmentation?”

A chaque instant de notre vie, nous sommes amenés à faire des choix. Nous avons envie de ceci, mais c’est cela qui nous semble juste. Nous tergiversons, nous hésitons, et c’est ainsi que naît notre difficulté à nous déterminer.

Suis-je capable de m’engager? Quel est le bon moment pour me lancer? Comment faire le bon choix ? Est-ce que ça s’apprend ?

On a tendance à penser que, face à une décision, il est indispensable:

  • De clarifier la situation
  • De s’informer au maximum
  • D’établir une liste des “pour” et des “contre”
  • D’élaborer des scénarios compliqués

Bien que nécessaires, ces étapes ont tendance à occulter des parties importantes de la prise de décisions, certes invisibles, mais tout aussi déterminantes.

En effet, nous allons voir que les mécanismes qui sont en jeu lorsque nous prenons une décision ne sont pas forcément ceux que nous croyons.

Un pari sur l’avenir

Une prise de décision est avant tout un pari sur l’avenir. Nous nous projetons dans le futur et cherchons à anticiper les conséquences éventuelles de nos choix

Or, ainsi que le montre Herbert Simon, à travers le concept de “rationalité limitée”, la capacité de décision d’un individu est altérée par un ensemble de contraintes comme le manque d’information, les biais cognitifs ou encore le manque de temps. Il est, selon lui, impossible pour l’être humain de considérer l’ensemble de la somme des informations nécessaires et de toutes les traiter de manière objective. Nous n’avons ni le temps ni les capacités de prendre des décisions de manière rationnelle. 

Nous nous tournons alors – de façon inconsciente – vers nos émotions pour nous guider dans notre processus décisionnel.

Le rôle des émotions 

Pour le neurologue Antonio Damasio, raison et émotion ne s’opposent pas. Il considère que les processus émotionnels influencent significativement la prise de décision par le biais de marqueurs somatiques, qui sont formés des traces biologiques de nos expériences émotionnelles passées (Damasio observe, par exemple, qu’une lésion cérébrale nous coupant de certaines de nos émotions peut compromettre nos décisions).

Lorsque nous vivons, ou nous remémorons une scène qui nous apparaît – de façon inconsciente – comme proche d’une situation passée, ces « marqueurs » sont automatiquement réactivés.

Ces marqueurs provenant du corps et du cerveau nous orientent alors vers certains résultats prédits, et donc vers les décisions qui y sont associées, par l’entremise d’affects positifs et négatifs. Si ces marqueurs sont plaisants, l’option est conservée, s’ils sont désagréables, l’option est exclue du processus décisionnel. Ce sont également elles qui sont à l’origine de certains ressentis physiques ( comme ‘le nœud dans la gorge’ ou ‘la boule au ventre’).

woman working

De ce fait, lorsque nous nous trouvons devant un choix, les émotions interviennent de deux façons:

  • Dans un premier temps, nous élaborons plusieurs scénarios possibles, puis nos émotions viennent en anticiper les conséquences en s’appuyant sur nos expériences passées. 
  • Dans un second temps, nos émotions nous permettent de valider le bien fondé de notre choix (notamment grâce aux messages somatiques).

D’autre part, des expériences de neuroimagerie réalisées dans des IRM ont montré que l’amygdale, une région du cerveau impliquée dans les réactions émotionnelles, s’active lorsque le sujet prend des décisions. Or, l’amygdale est la zone de notre cerveau où siègent nos émotions primitives telles que la peur et l’anxiété.

En résumé, une prise de décision est avant tout un phénomène subjectif. La « bonne » décision d’un point de vue objectif n’existe pas. Une bonne décision est simplement celle qui nous convient le mieux. Autrement dit, celle qui serait la plus alignée avec nos émotions.

Dans la mesure où la notion de « meilleure » décision est nécessairement personnelle, cela explique pourquoi personne ne peut décider à notre place (pas même un coach professionnel). Cela explique également pourquoi nos prises de décisions sont parfois biaisées.

Quand nos émotions posent problème: 

Plusieurs phénomènes peuvent se produire empêchant nos ressentis (notre intuition) de jouer leur rôle de « gouvernail » lors d’une prise de décision :

  • Nous ne sommes pas en mesure de comprendre nos émotions: nous ne parvenons pas à décoder nos émotions et à lire les messages qu’elles nous transmettent.
  • Nous manquons de recul: nous analysons nos expériences présentes en fonction des filtres mis en place lors de nos expériences passées. Ces expériences ont parfois donné lieu à des croyances qui peuvent nous rendre sourds à nos ressentis et émotions.
  • Nous nous censurons: nous pouvons parfois être amenés à nier nos ressentis de crainte de déplaire à notre entourage ou tout simplement parce que nous avons peur de la nouveauté et des risques que le changement implique. 
  • Les émotions « racket » : nous appelons « émotions racket », celles qui nous poussent à adopter des décisions en désaccord avec nos motivations profondes. Exemple : culpabilité, peur de déplaire, honte…

Il existe des méthodes pour apprendre à faire les bons choix ! Je vous propose quatre exercices pour vous aider à prendre la bonne décision et passer à l’action en toute sérénité.

happy young woman sitting on the cozy



1. Visualisez les hypothèses envisagées:

Lorsque nous prenons une décision alignée avec nos valeurs, nos besoins, notre motivation profonde, sa simple évocation nous comble d’émotions positives et nous donne l’impression d’être sur un petit nuage, ainsi que je le constate avec mes clients. Un accord profond s’établit alors entre le corps, le coeur et l’esprit.

Munissez-vous d’un papier et d’un crayon. Choisissez un titre et donnez une date à votre projet. (« Ma prise de poste à Montréal en 2024»). 

Projetez-vous dans le temps, et faites le récit détaillé et le plus concret possible de votre projet, comme si vous l’aviez déjà accompli et que vous le racontiez à un tiers qui en ignore tout. « Le 15 janvier 2024, j’ouvre mes volets sur un paysage de neige, et je m’apprête à accompagner mes enfants au collège … » 

Au cours ce travail d’écriture, soyez attentif à ce que vous éprouvez, et notez toutes vos émotions : « Je n’éprouve plus aucun stress », « Je vis vraiment ma vie » ou, au contraire, « Je me sens coincé(e) », « Je regrette les hivers du sud de la France», etc. 

Est-ce que vous commencez à réaliser ce que vous voulez vraiment?

coffee and paper

2. Laissez place à votre intuition:

“ Ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire. “ Steve Jobs.

Elle nous donne des informations, des idées, qu’il faut savoir capter pour faire avancer la réflexion. 

Repérez les manifestations de votre intelligence intuitive. Par exemple, vous venez de rencontrer quelqu’un. 

Ce peut être un dialogue intérieur qui s’enclenche, une petite voix qui vous interpelle : « Es-tu sûr d’avoir envie de travailler avec ces personnes? » … Ce peut être une sensation physique : face à cette personne, votre corps se crispe ou, au contraire, se détend. Laissez ces sensations se développer ; avec elles viendront plus tard d’autres informations (associations d’idées, souvenirs, envies…). Ce peut être aussi un « flash » visuel, auditif ou intellectuel, qui soudain impose l’évidence : « C’est le travail auquel j’aspirais», ou « Je dois absolument refuser cette promotion». 

Continuez d’être à l’écoute pour capter les messages qui valident votre choix.

self-sabotage

3. Parlez de votre projet autour de vous:

ll est rare qu’une décision n’implique que soi. L’objectif est donc d’aller vers la réalisation de son désir sans nier les besoins de nos proches.

Avant de parler aux autres de votre choix, par exemple celui de changer de travail, listez tous les arguments qui justifient ce changement à vos yeux. Cherchez parmi vos valeurs celles qui seront honorées par cette mission, les talents qui pourront enfin s’épanouir. Ainsi, une hiérarchie s’établira entre votre besoin central (avoir un travail plus créatif) et vos besoins périphériques (avoir des collègues plus sympathiques…). Si le premier est non négociable, les seconds peuvent faire l’objet d’aménagements. Cette distinction vous permettra également de ne pas vous perdre dans des conflits inutiles. 

Lorsque vous présenterez votre projet à vos interlocuteurs (partenaire, patron, famille…), formulez votre besoin central : « J’ai décidé de commencer un nouveau travail. » Invitez-le ensuite au dialogue: « Comment vois-tu les choses ? ». Notez chaque point qui fait l’objet d’un accord : « On ne vend pas la maison », ainsi que les questions restées en suspens : « Ferai-je une formation non rémunérée ? ». Si l’autre se bloque, laissez-lui un temps de réflexion, et reprenez la discussion plus tard. Le but est de parvenir à un consensus (qui respecte l’opinion de chacun) et non à un compromis (accord qui minore l’avis d’un des deux). 

Young businesswoman has a humble expression

4. Lancez-vous:

Pour passer à l’action, il est nécessaire de s’affranchir au maximum de ses peurs, doutes et inhibitions. Se mettre en énergie positive, en quelque sorte. « Nous devons faire concorder de manière positive notre aspiration avec un plan d’action concret », indique Paul Pyronnet, enseignant en programmation neurolinguistique (PNL) et auteur avec François Roux de La Puissance de la cohérence (Jouvence Éditions, 2007). Il appelle cela « se mettre en cohérence personnelle ». 

Assis, détendu, concentrez-vous sur l’action à conduire: vous rendre à un entretien d’embauche parce que vous avez décidé de changer d’emploi. 

Visualisez-vous en train d’agir (je convaincs mon futur employeur de mes compétences) en considérant que le dialogue se passe dans les meilleures conditions possibles (vous êtes parfaitement à l’aise, il est convaincu). Regardez la scène comme si vous étiez devant un écran de cinéma

Entrez dans la scène, ressentez votre réussite. Localisez l’endroit de votre corps où ce bien-être se concentre, et donnez-lui une couleur (du bleu au niveau du plexus, par exemple). Sentez-la rayonner en vous. 

Souvenez-vous d’une situation qui vous a procuré un bien-être équivalent (une journée en bateau dans la baie …). Revivez ce souvenir. 

Mixez les deux scènes (votre employeur et vous discutez en famille au bord de la mer). Vivez cette situation « idéale » jusqu’à ce que le bien-être vous gagne pleinement. Vous serez prêt à agir quand l’impatience l’emportera sur l’appréhension. Lors de votre entretien, revisualisez la couleur et revivez votre « scène idéale ».

 Si vous aussi, vous avez des décisions importantes à prendre et que vous ne parvenez pas à faire le bon choix, c’est peut être le moment pour vous de vous faire accompagner pour aller de l’avant en toute sérénité.

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